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René Mocquard : un fantassin dans la grande guerre

 

René MOCQUARD, né le 8 août 1892 était le cadet d’une famille de 4 enfants.
René à la Roche sur Yon


- Marie (26/02/86 – 29/12/69) dite Reine, épouse BUREAU
- Pierre (24/01/88 – 18/02/05) décédé à 17 ans
- Annie (29/03/90 – 18/09/73) dite Marie épouse LEBRETON
- René (08/08/92 – 04/01/24)
La famille MOCQUARD possède une petite ferme à St-Jean, la maison familiale avec hangar et écuries (n° 5 et 8 de la rue du Prieuré), la maison des grands parents maternels (9, rue du Quarteron) et le pressoir cave au numéro n°50 de la rue du Landas.
Partie sous de bons auspices la situation familiale se détériore rapidement.
- décès accidentel du père P. MOCQUARD le 25 octobre 1907
- décès de l’ainé des fils, Pierre à 17 ans, du croup (18/02/05)
L’ainée Reine se marie en 1914 et quitte le foyer. Il semble que les rapports de son époux avec la famille MOCQUARD aient été distants (il devait avoir une douzaine d’années de plus que R. MOCQUARD) ; il n’y est fait aucune allusion dans la correspondance alors que dès le début de la guerre Reine est revenue chez sa mère avec sa fille Renée (épouse Julien GOUY).
René MOCQUARD est incorporé en octobre 1913 au 93e régiment d’infanterie de la Roche sur Yon.
Rattrapé par la 1ère guerre mondiale il va entamer un long périple qui ne le ramènera chez lui qu’en 1919.
La correspondance qu’il a entretenue avec sa famille est plus riche qu’un livre d’histoire ; il nous fait partager ses joies, ses peines, ses déceptions, ses galères….
L’incorporation à l’armée n’a pas été facile, les longues marches, avec sac complet et onze plombs dans la cartouchière …"trois jours de marche sous la pluie avec manœuvres dans les champs, dans l’eau, dans la vase… et mal nourri...…y en à marre.... avec les godillots qui font mal aux pieds …ce matin c’était dur ; on m’a ouvert le mal pour en refaire sortir la pourriture, ce qui n’était pas bien agréable… et les permissions souvent supprimées".
Il apprend à monter à cheval et devient ordonnance du sous intendant…"cette fois je suis habillé en vrai garçon de café, le gilet à rayures rouges et noires et le tablier blanc (il était de petite taille !) … je ne suis pas emprunté mais il y a bien des choses qui laissent à désirer…"
30 juillet 1914 les bruits de guerre se font entendre, les permissionnaires sont rappelés mais il n’y a pas encore de mobilisés. …"j’espère qu’on n’en viendra pas à voir ce terrible carnage qu’est la guerre…" mais 3 jours après la déclaration de guerre il prévient sa famille de son départ au front …"vous m’avez prié de vous écrire les bonnes et les mauvaises nouvelles, alors j’espère que vous les accepterez avec calme et courage… Nous partons cette nuit pour une destination inconnue… Depuis 5 ou 6 jours on ne se fait pas de bile, on ne dirait pas qu’on va à la guerre. Tous les hommes, jeunes comme vieux sont d’une gaieté surprenante. Tous confiants dans l’avenir et tous avec l’espoir de vaincre… et de revoir le pays un jour… Je termine en vous embrassant de tout cœur avec l’espoir de se revoir un jour et ce jour ce sera le bonheur et la tranquillité…"
Il va faire plusieurs campagnes et voir beaucoup de pays, toujours avec une pensée pour sa famille et Saint Jean de Boiseau.
De retour à la vie civile RENE a repris ses activités de cultivateur. Sa mère avait partagé son patrimoine entre ses enfants. René était resté avec elle dans la ferme du Bourg et il s’était associé avec son beau-frère, époux de Marie.
Ils avaient acheté en commun une toue, navire plat indispensable pour l’exploitation des îles de la Loire
Cette association était toute naturelle après les liens qui s’étaient forgés entre René et Marie au cours de la guerre ainsi qu’en témoigne la correspondance.
Ses conceptions philosophiques et politiques le conduisirent à être candidat aux élections municipales du 16 mai 1920 sur la liste d’Union Républicaine (la gauche du moment) qui réussi à chasser de la mairie la liste de Défense d’Intérêts Communs (droite) qui avait le monopole de la mairie depuis plusieurs mandats.
A 27 ans, d’un tempérament, semble-t-il assez impétueux, il avait une activité sans doute incompatible avec la santé déficiente qu’il avait ramenée de la guerre. Ses bronchites reprirent et il mourut en 1924. Il est enterré au sud du tombeau de famille à 3 places.
Malgré le conseil du Docteur DELORMEAU sa mère, par fierté, refusa de faire valoir ses droits d’ascendante de victime de guerre.

Jean-Luc Ricordeau  


















CAMPAGNES de René Mocquard



- octobre 1913 : à 21 ans passés, incorporation à la Roche sur Yon – 10 mois dans l’infanterie, avec de nombreuses marches.

- 6 août 1914 : départ pour le front

- Début août 1914 : retraite de Belgique, puis de France, jusqu’à Reims pendant 3 mois

- Novembre 1914 : 1 mois et demi à l’hôpital d’Amiens pour une fièvre typhoide contractée au cours de la retraite, en buvant de l’eau sale

- Mi décembre 1914 : 3 mois à Trompeloup (Gironde) en convalescence

- Mi mars 1915 à fin mai 1915 : 2 mois et demi, au dépôt de la Roche sur Yon

- Juin 1915 à mi juillet 1915 : 1 mois et demi au dépôt d’Agde

- Mi juillet 1915 à fin septembre 1915 : 2 mois et demi de campagne d’Orient : Lemnos, Dardanelles, Gallipoli

- Octobre 1915 à mi novembre 1915 : 1 mois et demi à Salonique et sur le front Serbe, retraite des Serbes (encore une) devant l’attaque Bulgare

- Mi novembre 1915 à fin décembre 1915 : 1 mois et demi à Alexandrie (Egypte) à l’hôpital, pour blessure sur le front serbe

- Janvier 1916 à mi avril 1916 : 3 mois et demi, aux dépôts d’Agde et de Perpignan

- Mi avril 1916 à fin août 1916 : 4 mois et demi sur les fronts de l’Aisne et de la Somme

- Septembre 1916 à mi octobre 1916 : 1 mois et demi à l’hôpital de Dieppe pour blessure au front

- Mi octobre 1916 à fin avril 1917 : 6 mois et demi sur le front de Champagne

- Mai 1917 et fin juin 1917 : 2 mois au camp de Mailly (immense camp en Champagne Pouilleuse)

- Juillet à fin juillet 1917 : 1 mois sur le front de l’Aisne

- Août 1917 : un demi-mois au dépôt de Béziers

- Mi août 1917 à fin octobre 1917 : 2 mois et demi dont 2 mois de prison à Montpellier – conseil de guerre

- Novembre 1917 : 1 mois débarquement à Itea (Grèce) et "dépôt de convalescence"

- Décembre 1917 à fin janvier 1918 : 2 mois sur le front de Macédoine "Grèce actuelle"

- Février 1918 à mi-mai 1918 : 3 mois et demi pour la construction d’une route à Vinéni (frontière entre la Grèce, l’Albanie et la Yougoslavie).

- Mi mai 1918 à fin septembre 1918 : 4 mois et demi à la poursuite des Bulgares. La Bulgarie demande un armistice le 30 septembre 1918

- Octobre 1918 : un demi-mois à la poursuite des Autrichiens

- Mi octobre 1918 à mi décembre 1918 : 2 mois à l’hôpital de Salonique pour la grippe espagnole (choléra)

- Mi décembre 1918 à fin février 1919 : 2 mois et demi à Sébastopol (Russie)

- Mars 1919 : 1 mois à l’hôpital de Sébastopol pour bronchite

- Avril 1919 : 1 mois à Sébastopol

- Mai 1919 : un demi-mois évacuation par le navire hôpital Duguay Trouin

- Fin mai 1919 au 24 juillet 1919 : 2 mois libération après 60 jours de permission et près de 6 ans hors de son foyer, mis à part les rares permissions.



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