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Découverte d'un site ancien près du Moulin Rotard

                 


Depuis plusieurs années, suite à nos recherches aux archives départementales, nous

avons pu retrouver grâce à certains documents, la présence d’anciennes constructions qui avait disparue de nos yeux. Les explications trouvées sur leur situation et des plans nous a permis de les localisés sur la commune.
En fin d’année 2014, un évènement imprévu va nous amener à entreprendre une nouvelle recherche sur un terrain au Surchaud. Un cultivateur de Brains charrue son champ en vue de planter du maïs. Il aperçoit alors dans les sillons de la charrue, une terre rouge dans l'angle du champ en bordure du talus et constate la présence de nombreux morc
eaux de roche rouge. Il creuse et tombe sur une plaque de terre de brique sur laquelle on voit nettement des traces de feu et les restes de morceaux de charbon de bois. Un adhérent en informe la société d'histoire, lors de sa réunion mensuelle, et apporte des échantillons de sa trouvaille. Tout le monde est intrigué L’agriculteur a déjà semé son maïs cependant, il est d'accord pour que l’on fasse une investigation après la récolte, jusqu' au mois de mars. Hélas, le mauvais temps de la fin 2014 nous empêche d’agir car cette partie du champ située en contrebas draine toutes les eaux et le terrain est impraticable.
Enfin, en février on peut intervenir. Il vient et avec le godet de son tracteur il retire la terre sur 50 cm de profondeur. Malgré la pluie persistante, on fouille sur environ 25 m² et on découvre un site très intriguant. De quoi s’agit-il ? De quelle époque ?...
La matière est étalée d’un seul bloc comme une galette rubéfiée. On voit l’épaisseur qui repose sur le rocher en dessous. Elle n’est pas régulière et plus ou moins mélangée à la terre sans doute à cause des labours dans le champ. Quand le sol est trempé la brique s'effrite avec les doigts et durcie au séchage. Certains morceaux sont durs car ils ont subi une cuisson en surface sans doute par le feu. On met à jour également des trous très réguliers de 100 mm de diamètre sur 100 de profondeur ainsi que des trous carrés plus des éléments de poterie.
N’ayant aucun expert en la matière à la société, nous faisons appel à une archéologue mais elle ne peut venir au Surchaud car la semaine suivante elle part pour quinze jours en vacances. Très pressé par le temps qui passe, nous décidons d’envoyer à l’archéologue des photos et des plans de relevés du site avec les localisations suivant un maillage conventionnel.
Elle nous répond :
« Il est assez difficile de se prononcer sur les quelques photos que vous m'avez fait parvenir. Manifestement la surface a été rubéfiée, pour autant je ne pense pas que l'on puisse parler de four de potier car ces structures sont en général bien surcreusée dans le substrat et on peut donc voir nettement le creusement réalisé au préalable ce qui n'est pas le cas ici. Le mobilier recueilli est une pâte locale très grossière avec des dégraissants très importants, en l'état il est délicat de dater ces éléments mais je pencherais vers le haut moyen âge avec pourquoi pas une structure en bois sur deux piquets qui servirait à suspendre un vase "à oreilles" (mérovingien) ? ».
Dans notre région on a trouvé ce genre de site avec des vases à oreilles au Pellerin, à Rezé et Saint-Herblain. Comme l’agriculteur ne peut plus attendre pour les semailles, on le laisse recouvrir le site, après avoir fait le relevé de notre découverte et réalisé un plan.
La seule chose que l’on puisse dire est que ce site date des environs de l’an 800 à 850, le haut moyen-âge (500 à 1000). Car les vases « à oreilles » sont de la période Carolingienne. Déjà notre adhérent avait découvert, dans ce champ, deux outils préhistoriques dont l’un est au musée Dobré à Nantes.
Cette investigation, bien que partielle nous permet d’élargir nos connaissances sur l’occupation de Saint-Jean-de-Boiseau, à une période où aucun écrit ne nous est parvenu.
Ce champ nous réserve peut-être d’autres surprises dans les prochains labours. Un grand merci à l’agriculteur qui nous a permis de faire cette investigation.

Jean-Yves Grollier











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