Accéder au contenu principal

La tour du Pé

La Tour du Pé

Au moment de la révolution, le château Du Pé est habité par Madame veuve De Kercabus et ses 3 enfants.

Le 11 août 1798, elle marie sa fille aînée, Marie René Sophie, âgée de 19 ans, avec un lointain cousin, jeune chef de l'armée vendéenne, Anonyme de Martel. Comte de Rémusson natif de Rennes. Le château Du Pé et ses occupants vivent comme si la révolution n'avait pas existé. Ils restent les plus gros propriétaires de la commune et possèdent près de 50 fermes.

A la restauration, pendant ces années de régime monarchiste, la fille du couple De Martel, Sophie âgée de 18 ans, épouse le 1er mai 1818 Aristide Locquet de Grandville. Celui-ci est issu d'une riche famille d'armateurs malouins. Il occupe la fonction de maire de Port-Saint-Père et fait construire le beau château de Grandville.

Gustave l’autre enfant du couple De Martel, né en 1802, épouse Laure de Lambilly originaire de Rennes. Les jeunes mariés résident au château. Peu après Gustave tombe malade. Il est atteint de tuberculose. C’est entre 1830 et 1835 que de grands travaux d’embellissement du château sont entrepris. On construit la maison du gardien et les diverses entrées de la propriété sont décorés de piliers à parement de brique surmontés de lions en terre cuite. Des grilles en fer forgé interdisent l’accès du site. Pour réaliser ces travaux on fait appel à un architecte qui a travaillé sur la propriété de La Garenne Lemot près de Clisson car le style italien est à la mode.

C’est à cette époque que va être construite la Tour. Pour rendre plus agréable la fin de vie de leur fils, Anonyme et Marie De Martel érige la Tour du Pé avec un petit salon avec une petite cheminée à l’étage. Elle est un lieu de détente et d'observation de la Loire. Le fleuve était redevenu navigable pour les bateaux à voiles de plus de 200 tonneaux et le trafic était très important. Gustave et son épouse regardaient l'animation maritime qui s'offrait à leurs yeux. Ils viennent y faire de la lecture ou jouer à des jeux de société. Gustave meurt sans postérité à l’âge de 40 ans.

Le château du Pé se vide peu à peu de ses occupants résidentiels. Seuls restaient la vieille comtesse Marie Rose René De Kercabus qui touchait à la fin de sa vie. Elle est décédée en 1845, 3 années après son petit-fils, à l'âge de 89 ans. Sa fille aînée et son gendre Anonyme De Martel qui partent vivre à Nantes. L’autre fille Marie Rose Eugénie, mariée au Comte de Quelen réside dans les Côtes du Nord. Le château devient alors un lieu de réjouissance et une belle propriété de vacances pour les héritiers.

Dans le cimetière de Saint-Jean, sur une parcelle qui appartenait au parc du château, les tombes des trois derniers occupants de la famille de Martel au Pé, sont toujours visibles. Elles sont entourées de grilles en fer forgé portant le blason des De Martel. Une porte privée en permettait l'accès direct depuis le parc du Château.

Pour information, Anonyme De Martel, père de Gustave décèdera à l’âge exceptionnel de 102 ans à Nantes.

Au début du XXème siècle, le bras de Loire situé au sud se comble peu à peu, les atterrissements interdisent la navigation et le fleuve n’est pratiquement plus visible de la Tour. La comtesse de Monti et son fils l’oublient et n’entreprennent pas les travaux nécessaires à sa conservation. Dans les années 1920 la tour prend l’eau et tout l’intérieur disparaît. En 1930 ne subsiste que le squelette qui se dégrade. La couronne de brique perd des éléments et le danger pour les riverains oblige la municipalité à la supprimer. Le lierre s’empare des murs s’infiltrant dans les joints de chaux. Au début des années 1980 la ruine menace de disparaître. Lors des travaux de la résidence du Pé, un mètre de gravats sont déposés à la base de la tour mais le lierre est retiré.

Il faudrait un miracle pour qu’elle retrouve son aspect d’antan et ce miracle va avoir lieu. La société d’histoire, décide de réaliser une maquette de ce bâtiment menacé. Pour comprendre son architecture et sa conception d’origine, une équipe de bénévoles dégage la base de la tour et Yves Bausson fait redécouvrir, à une échelle réduite, ce que fut ce lieu de détente au XIXème siècle.

La reconstruction de la résidence pour personnes âgées va permettre de dégager un budget grâce à la compréhension de l’architecte du nouveau bâtiment, M Pager. Un sauvetage est entrepris fin 2010, suivant les documents fournis par la Société d’Histoire, photos et maquette, Aujourd’hui la Tour retrouve son aspect extérieur. Elle est l’unique exemple pratiquement en état original dans notre département de ce style de construction. Elle vient compléter les importants travaux du château. Saint-Jean-de-Boiseau par ses actions est un exemple et la preuve que le patrimoine peu s’intégrer dans l’urbanisme d’une commune. Le Pé est aujourd’hui le symbole qui va valoriser l’image de notre cité.

Jean-Luc Ricordeau

Posts les plus consultés de ce blog

Edmond Bertreux

  1 - Origine familiale Les ancêtres d’Edmond Bertreux, sont originaires de Saint Jean de Boiseau du côté paternel et de Bouguenais du côté maternel. Sa mère Marie, née David, est la fille d’un patron pêcheur des bords de Loire vivant quai de la vallée à Bouguenais. Paul David a été immortalisé devant sa maison, dans sa plate, par Pierre Fréor. Bien plus tard, Edmond, son petit fils, devenu peintre immortalisera sur de nombreuses toiles ce paysage bucolique du bas de Bouguenais.    Son grand-père paternel, Jean-Marie, habite le village de Boiseau en face de la place de la République où se trouve l’arbre de la liberté.   Lorsqu'il a fini sa journée de travail à Indret, il effectue des travaux agricoles dans sa vigne pour "mettre un peu de beurre dans les épinards". Son fils Jean, le père d’Edmond Bertreux, est dessinateur industriel aux Chantiers de la Loire à Nantes. Il est par ailleurs peintre amateur et se retrouve régulièrement à Saint-Jean-de-Boiseau pour y ex

Bénédiction des trois cloches

  Le clocher de l’église de Saint-Jean-de Boiseau retrouve son éclat, après une importante restauration. L’étage qui manque depuis la fin du XVII ème n’enlève rien à son intérêt. Sous l’habillage d’ardoises, une très belle charpente, a été visible quelques semaines par les habitants de la commune. Cette tour de bois massif, appelée beffroi sert à porter les trois cloches et limiter les efforts, qu’elles engendrent lors de leur fonctionnement, sur la maçonnerie. On ne les entend plus émettre les sons qui résonnaient autrefois pour annoncer les évènements, bons ou mauvais, qui marquaient la vie dans la cité. Pourtant elles sont toujours en état de fonctionner à l’aide d’un équipement électrique, mais aussi manuellement à l’aide d’une corde située dans la chapelle Sainte-Anne. Ces cloches ne sont pas les premières que le fier clocher abrite. En effet, avant la révolution il y en avait également trois dont nous avons connaissance grâce aux rapports des cérémonies de leur baptême.

Les mattaras : vestiges de l'âge du bronze

  A la place de l'actuel bourg de Saint-Jean, des objets en bronze furent retrouvés en un lieu appelé « le trait de la cour », dans le lotissement actuel des Violettes. C'est dans le courant du mois d'avril 1821 qu'un vigneron du bourg de Saint-Jean-de -Boiseau brisa avec sa houe, en travaillant dans sa vigne un plat de poterie commune recouvert d'une assiette de la même terre contenant huit instruments en bronze et longs de 6 pouces (162 mm). Le vase était encastré dans une cavité de rocher faite avec un outil aigu dont on reconnaissait les traces sur les parois. La pierre était de nature cornéenne, elle était désagrégée en fragments de diverses grosseurs. Le sol était recouvert de 9 pouces (250 mm) de terre végétale et planté de vignes. L'endroit où furent trouvées les armes dans le clos précité est appelé « le Fort Giron ». Cette parcelle se trouve en bordure de la route du bourg au Landas, (actuellement à partir de l'école privée des filles sur 75 m